LOUIS-AUGUSTE BISSON 1814-1876 Portrait d'une femme peintre - Lot 63

Lot 63
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LOUIS-AUGUSTE BISSON 1814-1876 Portrait d'une femme peintre - Lot 63
LOUIS-AUGUSTE BISSON 1814-1876 Portrait d'une femme peintre dans l'atelier de Bisson, rue Saint-Germain l'Auxerrois, Paris, ca. 1843. Photographie. Daguerréotype daté 1840 à l'encre et étiquette de l'auteur au dos du montage d’origine. Plaque : 10,1 x 7,9 cm ; montage : 13,7 x 11,7 cm. En juin 1841, Louis-Auguste Bisson, dont les premiers portraits remontent à 1840, présente devant l'Académie des Sciences de Paris des portraits exécutés "à l'ombre en 10 à 12 secondes". Peu après, il ouvre un atelier rue Saint-Germain l'Auxerrois en compagnie de son père. En 1842, l'annuaire mentionne cette activité de portraitiste, preuve de ses premiers développements commerciaux. La pose avec le visage de 3/4 gauche, caractéristique des portraits primitifs de Bisson et le timbre sec L.A.B. sur le cache, formé des initiales entrelacées est bien présent. La conservation du portrait est particulièrement bonne. Celle-ci a été permise grâce à la maîtrise technique du traitement des plaques par Bisson. E. De Valicourt note d'ailleurs dans son "Traité complémentaire de daguerréotypie" en 1845 les "inimitables épreuves de MM. Bisson". Notre portrait est doublement daté 1840, de la même écriture ancienne à l'encre au dos. Cette date en ferait le plus ancien daguerréotype de Bisson daté, avant donc son célèbre portrait de Balzac en 1842. Cependant, la composition et l'étiquette de l'atelier de Bisson au dos permettent de penser que ce dernier a été réalisé en 1843. L'étiquette au dos de ce portrait est parfaitement identique à celle présente au dos du portrait de Balzac (Maison de Balzac, BAL 93). Dans les deux cas, il y est inscrit : "Portrait au daguerréotype à l'ombre à l'intérieur et en quelques secondes par Louis-Auguste Bisson Fils. Rue Saint-Germain l'Auxerrois, 65, près le Pont Neuf à Paris". Un portrait très semblable à celui ici présenté figure un homme dans le décor de l'atelier de Bisson. Il est conservé à la Bibliothèque nationale de France (BnF Eg.687) . Daté "vers 1845", on y reconnaît la bibliothèque du photographe et les moulures derrière le modèle. Notre portrait est cependant antérieur. En effet, l'étiquette au dos du daguerréotype de la Bibliothèque nationale est employée à partir de 1844. Bisson y acte alors la diversification des activités de l'atelier en ajoutant sur celle-ci "Reproduction par le daguerréotype de vues, monuments, objets d'art, tableaux, statues, bas-reliefs, dessins, gravures, lithographies &.&". Notre daguerréotype est donc antérieur à ce changement survenu en 1844. De plus, si les deux hommes s'installent dans cette rue en 1841, les portraits produits pendant les premières années sont différents. Il n'a donc pu être réalisé entre 1840 et 1842 car les compositions du photographe étaient alors plus libres et dépouillées, avec un simple rideau pour décor. Ce portrait a donc probablement été réalisé en 1843. Sa composition répond à une demande toujours plus exigeante de la clientèle fortunée du début des années 1840, loin de la future démocratisation de la technique. Si le sujet, une femme peintre en 1843, est déjà fort singulier, la riche composition du décor indique le statut social du personnage ainsi que son érudition. En effet, le mouvement romantique des années 1830, s'illustrant dans toutes les grandes réalisations culturelles de la décennie, a une grande influence dans le décor choisi par la portraiturée. Tout d'abord, le tableau situé à la gauche de la peintre, dont on peut supposer qu'il s'agit de l'une de ses réalisations, est un paysage peint dans la plus pure tradition romantique, loin de l'École de Barbizon qui s'annonce. Aussi, le bronze situé sur la table s'inscrit dans ce goût puisqu'il s'agit d'une sculpture réalisée en 1833 par Jean-Jacques Feuchère (1807-1852). Intitulée Satan, cette dernière figure un diable tourmenté et en proie aux passions. Succès au Salon de 1834, cette sculpture devient une icône du romantisme et influencera Rodin et Carpeaux. Cette complexification des portraits de Bisson est caractéristique de l'année 1843. Cela est également le cas des quelques autres exemples connus en particulier le portrait d'un homme s'appuyant sur deux livres conservé au Rijksmuseum (RP-F-F14596) ou celui d'un enfant accompagné d'une statue de Jeanne d'Arc tous deux datés de cette même année (Beaussant-Lefèvre, Drouot, 13 décembre 1995). En ce qui concerne la femme peintre, cette dernière tient sa palette et un pinceau de sa main gauche tandis que la main droite en tient un autre. Sa robe de jour est explicitement inspirée du regain d'intérêt pour le Moyen Âge qui fera triompher le style troubadour mais également de la mode anglaise à travers sa coiffure en boucles tortillées d'inspiration victorienne. L'identité du personnage demeure inconnue mais le père de Louis-Auguste Bisson était ami des peintres Léon Cogniet (1794-1880)
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